mardi 8 juin 2010

1.

ce contenu
compressé
dans gorge

qu'on ne peut
épeler

qu'
avec

du gravier
syllabique

pour égratigner
le marais

une série de dents
sonores
pour rompre
la plaine

découper une aile
dans la paroi

faire circuler

ce poids rouge
sous pierre

2.

dénivelé
de l'esprit
au corps

ce qui dévale
se brise
et
ricoche depuis
l'air ambiant

pour se planter

dans le mou

on loge des échardes
et des empreintes de feu

on est
sourd au timbre
de la langue
sous chair

caisson de temps
ou le temps même
se nourrit
de silence

néon de l'os
coupé
de sa lumière

vendredi 4 juin 2010

appendice

depuis combien de temps je me sens seul ?
qu’est-ce que je fais pour être moins
seul ?
combler du vide a-t-il un sens ? (X 2 ou ad libitum
)

combler le vide et pour autant encore le
vide !
depuis le temps que je me sens vide ?
des mots pour dire tout ça des jolies phrases de poésie des presque figures de style,

mesdames, mesdemoiselles, messieurs, voici ma façade :
ma façade aime rire elle est sympa ma façade, super sympa
elle est couleur elle est chaleur elle est planteur elle a une vie sociale riche et agré able
ma façade se bourre régulièrement la gueule pour
oublier (croit-elle) ma façade rentre seul(e) le soir mais ce n’est pas grave
mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e), se dit ma façade
avec un mouvement approbateur de la tête
elle a plein de projets utiles et inutiles à mettre sur pieds
[ dont un roman-photo suite à des vacances en Espagne -Teruel-, incluant les visages et postures de Mélina et sa copine Charlène ]
inutile ? utile ? fuck off elle ne sait pas ce que ça veut dire (et pis il lui a fallu 3 cours pour comprendre le tarot mais ça y est, merci les filles)

ma façade n’aime pas les conflits mais qui aime les conflits ? ma façade se demande bien
artistiquement ma façade se positionne c’est important d’avoir son avis, sur tout;
plus encore de le donner
c’est important pour elle de se différencier
elle est aussi con quelle en a l’air ma façade n’est pas plus con que les autres
elle se répète ces choses-là qui
font avancer dans la vie
elle sait combien la vie d’ailleurs n’est pas facile tous les jours
mais elle s’en fout !! ma façade est elle-même qu’elle croit encore (quelle naïve, celle là)
elle aime bien boire bien manger elle pense parfois au régime mais comme
elle arrête de fumer elle trouve que c’est déjà pas mal faut pas abuser non plus

dans ce texte qu’elle appelle un poème voici la seule chose véritable
qui mérite que je la dise en la pensant :
ma façaaAAade a une trouille bleue
d’être pau mé(e)
de passer à côté de sa vie
de se planter et vous ?


depuis combien de temps je me sens seul ?
comment on fait pour être
moins seul ?
combler le vide a-t-il du sens ? (X 2 ou ad libitum)

mercredi 2 juin 2010

(angle plat)

brûlés
à la page soliloques
à plusieurs détecter
les naufrages à même l'ennui
déchirés
vidés par l'absence et c'est pas beau à voir
sept façons de s'aimer
ne jamais savoir quand tombe le sommeil
...on nous parlait
de subvenir

j'étais absent du possible

brûlés
revenus sur nos pas
les arcanes pourtant trop vite
qui aurait cru
nous en pleurions de ces arcanes
(17)
impératrice diable jugement lisait-il
si le regret la présence
alors fuyons savoir attendre
très lentement


ici
on se dérobe
on a comme un tabouret
coincé dans la gorge

brûlés
langue à part
que de courses folles
sur la nudité
et bien plus encore

dimanche 30 mai 2010

(angle mort)

que fouinais tu ma cambrure
toujours à l'angle du vide
là l'étroitesse décline
ton identité
ta peur la civière
immersion le cendrier qui
m'accompagne me rend
la pareille

lundi 17 mai 2010

broken (346766)

broken flesh and
broken bones:
nous avons joué nos corps
veillé
la petite mort
que nos sexes avaient tressée
dans le souffre

broken flesh
& broken hair:
nos mâchoires dessinent des visages
dans la parole
sculptent des silhouettes
dans la terre

broken words et
mains cassées:
nos vertèbres se sont scindés
sous le feu renversé
de ta langue étrangère
à ma nuit

broken dreams
et dents de lait:
et je nouerais treize noeuds
aux cordes
pour mesurer l'ampleur
du désastre


...mais mes os n'ont de voix
que dans le cri
d'un spectre...

mardi 4 mai 2010

De travers

J’ai…tout…dans
L'étroitesse...d'un râle

Ravalé

Le sable
Le sel
Les roches et le bois des naufrages
Le fiel de notre été

Et même en marge de voix et de cœur
Les lambeaux de ton ombre infidèle

mardi 27 avril 2010

sans titre énième

sur quelle délivrance
je n'arrive pas à
tomber

tout maladroit que je sais
être

jeudi 22 avril 2010

à l'angle

1
sentiment pénible
d'aucune particule réelle
vous avez été plusieurs
à l'Angle
le rien c'est la chose
mais un surcroît
de vie

c'était un angle étroit tout plein de vide


2
je et tu
c'est encore
un angle impossible
le vide souverain

nous mettions
trop de poumons dans
le vide


3
L'usure
et trop de cendriers remplis
inconséquents s'alarmer
subvenir constituer
ciel dont on n'a pas le temps
vide ou néant essaimer
boisés nous étions
malheureux du voyage
et sans fard un rhum blanc
nous apprenait le rite
je lisais quelque chose
d'un sismographe

vendredi 9 avril 2010

inversion






avec le fil
tisser la corde
et avec la corde
s'attacher
à soi-même :

avec l'inversé
ou toi, ma parole
et toi, ma bouche ;
je suis le double
de ma main

où apprendre à mieux me taire
ou devenir miroir de ce silence
qu'en moi je brise

toi, l'inversé,
et toi, ma main,
tu es l'insensée,
et sous le soleil
tu danses avec moi





samedi 3 avril 2010

Celui qui n'assumait pas son poids de chair
L'inconnu du dedans
Et le noir du bout des gestes

A inventé Dieu


Celui qui refusait l'odeur
Du sexe humide de la terre
Prête à recevoir l'orage

A inventé la honte

Celui qui posait un oreiller
Sur un poème
Rayait les images et peignait en blanc le corps des mots


A inventé le silence


Celui qui vivait les yeux levés en attente
Du ciel

A inventé l'illusion


Celui qui regarde le mur sans fuir
Celui qui tend son bras dans la masse
Celui qui respire la limpidité du monde
Celui qui ose imbiber l'air de sa sensualité

Celui-ci est libre
Pour lui seul la surface est profonde

mercredi 31 mars 2010

en croix


Et on s'invitait

à la table

il y avait la mort

et tout

ce qui te précède


pour se contredire

il eut fallu

que je parle


on en mangeait

du silence

puis

tu

m'avortais

(jusqu'à plus soif)


nous n'étions pas seule

mais

il y a désormais entre nous

la centaine d'espace

et le combat impossible

que de marcher

vendredi 5 mars 2010

sans titre

de savoir jouer
entre les lignes
les forces les faiblesses de
savoir jouer
(aux)
turbulences les travers de
mesurer
les faiblesses
ET les forces
de savoir puis
respirer à temps être à sa propre mesure
de savoir
aimer
un homme / une femme, un chien / une plante verte
dans ses âpres aspects précisément
diriger quelle force vers quelle autre force

dimanche 21 février 2010

En bordure

Le phare du couchant
et
Nos corps couchés sur

son ancre
de terre



-L'instant sourire-




A faire le plein
d'eau et de ciel
d'or et d'onyx

La lecture de tes silences
dans les effluves de tes soupirs

Tes reflets dansant sur les flaques de sang solaire ou de cendre d'éclipse




-L'instant fragile-




Une poignée de sable lancée dans la lune

Ma bouche se referme au passage de la brume

Juste
Assez de feu

La torche d'un rêve pour entrer dans la nuit

samedi 20 février 2010

déroute

à Frédéric Boyer,
aux techniques de l'amour

Subvenir aux anges
il le faut

c'est toi
dont
je perdure
et le membre s'agite
à l'intérieur de ma voix
quelqu'un nous gouverne
mais l'amour
une application physique
un nuage
ta définition

(il y eut dans mes torts une absence, le souvenir de dire toujours le contraire du coeur)

c'est le besoin qui nous subvient
pas l'inverse
ce n'est pas nous qui courons à la perte
c'est la perte qui nous court
qui nous poursuit
(il reste toujours des délits à commettre)

je n'ai de cesse
d'aborder le froid
sa fureur

subvenir à nos anges
il le faut
subvenir
à la faute
son entrave
le devenir

il y a une image un système de coulisse

une fougère nous suit
inlassablement
mais
maintenant
je la distingue

au devant de
à défaut de

c'est toi
dont
je perdure
(...)

mercredi 3 février 2010

Eiffel

On ne finira pas fragmentés
Ni en électrons ivres
Ni en éléments censurés d’une équation du hasard

Le cœur pesant de lumière
La balance penchera du côté de la Terre

Les blancs de nos yeux cousus les eux aux autres
On brandira les couleurs
D’un même regard
Dans une seule direction

On montera
Une tour d’os et de chair
Pour humaniser le ciel


Et les étés seront poivrés des grains de nos diverses beautés

Petite Eiffel dressée dans le temps
Née du croisement de nos doigts
Petite tour d’ivoire
Petite fée aux prétentions phalliques

On a démantelé les âges métalliques
Enrayé les circuits et brûlé les champs numériques
Assez de la noirceur du règne des richesses assassines
Nous voilà l’âme ardente et assainie
Le chant du corps retrouvé


Le sang est l’or le plus précieux
Les nuages l’ont compris
Ils s’abreuvent du feuillage
De cet arbre de Vie

Petite Dame aux pieds plantés dans ta planète
La sève de la flamme n’aura rien d’éphémère
Et tes muscles se tendent
A tous les étages du cosmos

Tes bras d’accueil
Tracent des arcs-en-sève
A travers l’armature de ta jupe
De petite fée
Comme des petits effets d’espoir ailés

Quand l’antenne de l’Esprit
Sortant de ton crâne fêlé
Echange des signes
Avec les cimes des soirs

(fragments)






que de moissons évanouies, au milieu du sable ;
toujours autant de sentiers affamés au sein de l'oubliée,
tandis que résiste la terre promise ;
sème l'humanité au creux de ta main



3.
gestes lents, corps noueux, bleu, la main prolonge la ligne s'enfonçant dans le sol, traces et signes dans la dune, elle domine, la dune, elle surplombe la chaleur suffocante et se couche à plat ventre face à l'horizon, assommée de lumière. Un souffle, par rafale, soulève l'air rouillé, brise le regard vers la crête - une autre ligne qui propose un duel - le vieil homme (peut-être fut-il sourcier, chercheur d'or ou simplement le bassin versant du désert) écrit tel que son père avant lui, écriture soudaine au coeur du minéral ; dans l'orange du sable, un autre mot jaillit (aman/iman, un pluriel de sens) ; et nous lisions dans la dune, et le soir tombait, et nous avions gagné la fraîcheur de la pierre, emmurés par les prémices du reg, relief brûlé, fut-il four, fournaise, monstre oxydé geignant, étouffé maintenant. Entre les parois, sur la terre, la poussière, nous nous allongeons dans le lit antique d'une rivière asséchée sur la langue, harassés, secs, la tête à même la roche avec gravée au dedans l'empreinte d'une fougère, souvenir luxuriant, miraculeux. Je me souviens que là-bas, derrière la dune qui longe la falaise, une autre dune se penche, je me souviens qu'en filigrane la caravane passe et s'évanouit la parole de l'imuhar ; souviens-toi que le hajj est sorti du désert ; nous écoutons attentivement le frottement du vent sur la pierre, une grande carcasse brinquebalant une cohorte de peuples à la recherche du sel sur la langue, guidée par une piste bornée de pierres muettes



derrière le miroir,
je n'ai pas trouvé l'envers du décors,
juste une opinion différente du monde :
ne serait-ce que la cécité jamais repliée de la bouche



et nous marchions face aux bordures du soleil - où s'effacer



si sombre encore le désert, épines au front, tu as le visage baigné de sang, même tes mains parcheminées se refusent aux saillies de ta présence - tu creuses l'horizon de tes bénédictions



marchons, cheminons, comme gravir pas à pas les débords et toute cette lumière qui brûle l'oeil entame le sentier ; nous sommes pierres pourtant et tutoyons à haute voix l'insoumis



aphone je n'ai pas le courage de faire un soliloque,
un discours pour les sourds ;
est-ce une seule goutte qui s'évapore entre les pages ensilicées,
c'est un jeûne rongé de mots épars, un monolithe de plomb



2.
en marchant dans le lit asséché des classiques, la bouche drapée d'un calfeutre et rejoignant l'exode d'un peuple irradiée par l'apocalypse, les pas brûlés par le soleil, avec à perte de vue les vagues antiques d'une tempête fossilisée, nous sommes désormais un élément liquide dans la gueule béante du désert, à la recherche de l'eau dans la langue dépoussiérée de l'imuhar, après qu'elle fut transpirée



tout ce corps est plus que du calcaire,
il est un oeil épié, bousculé par un trou dans le regard



la porte pour le hajj, l'odeur primitive du sol, chaleur suffocante, encore, sous tes pas. Les minarets se lamentent (allah akbar hurle un haut-parleur). Troupeau d'abord surgi de la poussière, ils se ramassent autour de la mosquée, blanche, éblouissante.
Après, ils entrent en communion, tous, soudain infirmes, et je les aime quand l'air se gonfle de leur prière, je m'abandonne dans leurs territoires, leurs déserts ; tous, échoués et insulaires, avec le vertige de l'oeil, je les aime



tu brûles une page au seuil des caresses tifinâgh,
tu glisses les cendres de ton livre dans le cortège de ceux
qui passèrent ici avant toi



toulouse, novembre-décembre 2004
révision janvier 2010





lundi 25 janvier 2010

Toiles de rêve

Des étoffes d’étoiles
Et des draps irisés
Tirés sur les toits du temps
Depuis les mats des vents

Des voiles d’éveils et d’argents
Défilant
Sur l’eau bleue du soir éteint

Des reflets de pensées
Glissant
Sur le miroir de la nuit

C’est la brume intense et légère
De tes ailes oniriques

Des nappes d’étincelles magnétiques
Qui
Survolant le silence
Dévoilent des volutes
De vérités inouïes

samedi 16 janvier 2010

alentour

porter un aspic
à mon sein
telle Cléopâtre


qu'est-ce que la scorie?
-décisionnaire du souvenir
il t'a manqué l'étreinte
pour me concevoir

j'attends mon chamane
pour l'instant il ne tourne que
sur lui-même

toi et
l'orage
en dyptique

et les faucons que j'apprivoise
dans la nuit

nous serons ivres
il y aura
l'humide soupir de tes lèvres
ce qui dérobe les membres
de leur identité

il y a désormais
entre nous
la centaine d'espace

j'ai le sourire hagard
et l'insomnie alchimique
l'envie invisible
la douleur silencieuse

des mots ont disparu
du langage
et ton odeur invisible
s'est emparée de mon ombre

c'est toi
dont
je perdure

aboutir
à la hanche
le reste du souffle
tout le souffle-

j'ai banni l'alentour.

vendredi 8 janvier 2010

j'aime quand
tu t'ériges
tu me donnes
la soif fabuleuse
de ce qui jaillira

mercredi 30 décembre 2009

Rois, Reines

Ce sont deux êtres unis par un seul cœur et leur vie brûle d’une même royauté. Ils parlent le langage du monde et leurs mots font feu de tout mystère. Ils promènent leurs regards siamois sur les vastes plaines de l’aube où se sont réconciliées les nuances du temps. Où passent les vagues des mers de sables et les parades colorées des saisons. Sous leur pas léger, souffle le glissement des signes d’or aux syllabes d’argent, portés par le flux des monts et des collines jusqu’aux courbes vertes des vallons.
Pourtant une nuée vient éteindre leur journée de règne, et recouvrir d’une eau sombre cette douce fantaisie

mardi 29 décembre 2009

Déchirés

C’était un soir de grand froid perdu dans le cimetière de ses violences
L’or de ma lueur fébrile devançant mes pas au ras du vent noir

Et ma descente aveugle dans ses profondeurs abimées…
Ce sont dès l’origine ces seringues nocturnes hantant la douceur de ces veines
Qui ont fait virer son regard couleur cendre

Et mon amour sous hypnose où vibre l’âme de tous les dangers
S’obstine à prendre la rivière à vif de ses souterrains à contre-courant

ô l’étroitesse du coin d’ombre pris pour habitude !
ô la brûlure séductrice de l’exil !

Parade chienne des passions à couteaux tirés

Et tout finira par les rejets du soleil neuf et les cris d’un espoir écorché par les lames de ses silences.

mercredi 9 décembre 2009

1

(Hors de nous
on cherche à aimer
)

quelqu'un
n'est plus le sublime
mais le seul
la nuit, nouveau,
indécent,
non,
aucun souvenir possible
et des femmes
m'enivrent
et s'anime un ciel sous l'espace
sous l'oracle,
et ça se voit
ils cherchent un corps
qui leur serait soumis,
qui leur serait impeccable
ils décident
ils abusent
il leur sera
absent
ce soir
animaux de survie
rien à voir avec le bruit
la nuit, le bois,
une femme lapidaire
la beauté dans le nombre
l'animalerie,
je la connais, je crois
un incendie s'épelle

(...)

et on en découd des formes,
huit lettres, et un désarroi
suite d'alcool
le commencement du séduire
vous avez eu des mots boisés
l'impertinence belle


je m'en vais laver
nos émois


(quelqu'un découvrira qu'ils s'aiment)

vendredi 4 décembre 2009

Embaumé de vie

Si l'on a su la garder ouverte
Comme on tend ses bras
La fissure de notre être
Importe peu

Et c'est d'aimer
Que l'on saigne

Alors coule le froid de l'angoisse du regard enivré
Par une liberté neuve

La grandeur
De la place
Tracée
Par leur regard

Sommes-nous assez rassemblé
Pour en occuper le centre

Quand
De la plaine du silence
A la pointe de l'orage
La gorge est tremblante
Et nos paumes percées
Ne retiennent aucun espace de vie rêvée

Autant feuilleter le désert
Les phalanges plongées dans les pierres
Pour remonter au grand jour
Un portrait de sable

Le lointain ne répond rien
Le ciel a perdu sa voix

Tout est pénétrable
Hormis nous-mêmes
Et la peau est étroite

Il est temps
D'assumer et de relever le sujet assoupi
Dans l'ombre derrière les guides

D'incliner le front
Pour se reconnaître comme
Fils de l'ICI BAS
Et les sillons de sang laissés
Par les clous et les épines tombés

Porteront alors nos désirs
Comme des fleuves suivant
Les flèches des yeux
Et les lignes des mains

L'écriture en avant
Notre chair pleine d'une Terre nue

Quand le poème
Est une direction choisie
Sur la carte inachevée
De l'infini du corps sacré.

samedi 14 novembre 2009

Ici

Le ciel est tombé de l’échafaudage
De nos craintes d’après vie
On a fini par crever l’œil suiveur
Eteindre l’enfer
Et emmurer les illusions

Nous voilà à l’affût des mystères vivants
Pieds nus sur le verre du présent
Les cheveux libres dans la source du jour


Ma prophétie ne quitte pas le royaume de ma peau

Des mots filent
A la place des étoiles
Depuis l’espace à penser

Jusqu’à la chair de la voix

Car je prends soin de lester chaque son
Chaque trace évanescente
De tout ce corps d’ombre inachevé

vendredi 13 novembre 2009

penser/fragmenté I

un air de secte, entrer en apnée
puis voir aux dix bras la divinité que
j'aime mais j'ignore ton nom

sentir le temps trop léger trop court
lorsqu'on ne le passe qu'à
prier
ne me laisse pas déesse plus bas
tomber ouvre-moi tes
bras qui n'en finissent et un sourire
me reviendra

de qui de quoi encore serai-je
[encore ] l'enfant ?

vendredi 30 octobre 2009

Chant de nuit

La rugosité de la gorge
Que le travail du poème
Nous fait sentir en ravivant
Le dépôt de silence
Sous la langue mère

On parle
En inversant ses profondeurs
Quand l’on dresse au grand jour
Le corps caverneux
De sa nuit

Quand chaque rêve incarné
Est un barreau de l’échelle du souffle

La parole est cette flamme montante ardente et ardue

Ma bouche comme un sexe offert
Prend la forme
De ce monde
Pénétrant
La pensée

C’est dans cette vie révélée par l’encre
Donnant la parole aux plaies
Sous les entailles successives des rayons et des pluies

Que je me réalise

C’est dans un coït d’oralité
Avec au croisement de la voix
Un trop plein de soleil et de bruit

Que ma voix accouche d’un sens
En composant sur la blancheur tachée de cris
Une page d’existence

mardi 27 octobre 2009

par ta venue

Il faut épeler x fois l'écriture
traverser plusieurs fenêtres
écrire le sexe et le pénétrant
l'informe le menaçant
il faut négliger x fois l'homme
pour que l'homme combatte le désir
- l'infortune
et les absences d'images dans sa tête
il faut autre chose qu'un rêve pour subsistuer X à la réalité

et toujours l'informe, le menaçant

le sexe à l'intérieur de soi
dessiner un monde dans l'acte
je te pénètre quand tu me pénètres
(envahir les espaces,
non les refuges)

s'agite un membre au fond des lèvres
je l'appelle amour

et s'égare un soleil sous ma tempe

par ta venue

je me fais réponse

par ta venue

ta bouche se fait sexe
palimpsestes à nus
ta bouche se fait don
et tu te penches fort

vendredi 9 octobre 2009

Aéré de rien

Les tiroirs tirés
De la mémoire

La nuit du cœur
Ouverte
Aux quatre veines

Mais dans le souffle désaccordé du vent

Jamais assez de jour dans la voix
Pour répondre durablement
A la morsure de l’éclair

jeudi 8 octobre 2009

j'ai imaginé l'absence à tes côtés. L'absente; ton destinataire. à trahir l'espace de tes retours.
j'ai imaginé souffrir de plaisir en lisant le recueil déjà écrit, cloisonner chacun de tes verbes dans un corps imméritant. démerité. A trahir l'espace de l'absence en toi, le degré de solitude, tu as dû rajouter des portes aux fenêtres, et transformer l'espace en présence.
oublier les limites sur l'embrasure du lit, ne retenir que l'horizon, redessiné à l'envers. Concevoir une chasteté démoniaque, s'attarder à échancrer la parole. Et surprendre, surprendre le secret entre nous, non hors de nous. Eventrer d'un coup de gorge ton désir. Le sabrer.
Flamme alerte d'un regard, soupçon dévidé dans l'entre-deux des cils, dans le sourire de mes larmes.

mon caméléon s'appelle métaphore, et il me promène