vendredi 30 octobre 2009

Chant de nuit

La rugosité de la gorge
Que le travail du poème
Nous fait sentir en ravivant
Le dépôt de silence
Sous la langue mère

On parle
En inversant ses profondeurs
Quand l’on dresse au grand jour
Le corps caverneux
De sa nuit

Quand chaque rêve incarné
Est un barreau de l’échelle du souffle

La parole est cette flamme montante ardente et ardue

Ma bouche comme un sexe offert
Prend la forme
De ce monde
Pénétrant
La pensée

C’est dans cette vie révélée par l’encre
Donnant la parole aux plaies
Sous les entailles successives des rayons et des pluies

Que je me réalise

C’est dans un coït d’oralité
Avec au croisement de la voix
Un trop plein de soleil et de bruit

Que ma voix accouche d’un sens
En composant sur la blancheur tachée de cris
Une page d’existence

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